descriptif des œuvres jouées
Concert de Noël - décembre 2012
Les compositeurs et les œuvres
JOHANN-SEBASTIAN
BACH (1685-1750)
Quand il
arriva à Leipzig en 1723, Bach était titulaire d'un poste qui l'obligeait à
composer, presque pour chaque dimanche, une nouvelle cantate. Le temps dont
il disposait était parfois très limité et souvent, il fut amené à reprendre
d'anciennes œuvres composées plus tôt et à les modifier pour les circonstances.
Il venait de Köthen, où il bénéficiait d'une formation orchestrale de haut
niveau. À Leipzig, la situation était toute autre ; il n'avait plus à
sa disposition des musiciens de talent mais les étudiants de l'école St
Thomas. En revanche, ces deux fils aînés étaient virtuoses du clavecin et
un certain nombre d'œuvres furent, à cette époque, transcrites pour cet
instrument afin de les faire jouer par eux dans le cadre du Collegium
Musicum. Ainsi, les concertos pour violon et cordes seront transcrits pour
clavecin. Il était donc habituel de remanier les œuvres afin de les adapter
à l'effectif de musiciens disponibles et aux circonstances.
Le double concerto pour hautbois et violon BWV 1060a, a été
initialement écrit pour cette formation puis, perdu et c'est sa
transcription pour deux clavecins en do mineur (BWV 1060) qui nous est
parvenue. L'étude fine des deux parties de clavecin a abouti à la
conclusion que la version originale devait prévoir l'usage de deux
instruments différents. C'est sur cette base qu'a été reconstitué le
concerto dans sa présumée forme d'origine, pour hautbois et violon.
ANTONIO
VIVALDI (1678-1741)
Vivaldi
est né à Venise et fut nommé en 1703, professeur de violon, chef de choeur
et maître de concert au conservatoire de la Pièta. Ce fut par
l'intermédiaire de la Pièta, ensemble de haut niveau, que ses oeuvres
purent être diffusées. La qualité des instrumentistes lui permit de
composer pour des combinaisons instrumentales variées de solistes,
originales pour l'époque, qui se retrouvent dans ses concertos. Vivaldi a
joué un rôle considérable dans l'histoire du concerto - il en a composé
environ cinq cent, dont la moitié pour violon - mais aussi dans l'évolution
de la technique du violon. Il rivalisait de virtuosité avec les cantatrices
de ses opéras et subjuguait son auditoire par ses improvisations. Ce fut le
prototype du virtuose moderne. Le renouveau de sa musique date du début du
xxè siècle et c'est l'exhumation systématique des oeuvres de Bach qui
fut à l'origine de la redécouverte de l'oeuvre de Vivaldi, Bach ayant
transcrit pour clavecin ou orgue un certain nombre de ses concertos.
JOSEF
SUK (1874 - 1935)
Josef
Suk est né et a vécu dans l'actuelle République Tchèque. Musicien
très précoce, il fut initié au violon par son père puis a suivi les cours
au Conservatoire de Prague. Il étudia la composition, entre autres, auprès
d'Antonin Dvořák avec lequel il se lia d'amitié et dont il épousa la fille,
Otilia. Il fut l'un des membres fondateurs du célèbre quatuor Bohémien qui
se produisit en public jusqu'en 1934 et dont il fut le second violon. Sa
vie de compositeur a connu deux périodes ; avant la mort de sa femme, il se
montra le chantre de la poésie, de la nature et de l'amour. Après, ses
compositions furent plus tourmentées et son style beaucoup plus complexe
sur le plan de la polyphonie et du rythme. Ses oeuvres les plus
remarquables sont la symphonie Asraël, Epilogue, pour solistes, double
choeur et orchestre et la Sousedska, pour cinq violons, contrebasse,
cymbales, triangle, et percussions, pièce dans laquelle il approcha les
frontières de l'atonalisme.
La sérénade opus 6, composée en 1893 comportait initialement deux
mouvements. Josef Suk l'a complétée quelques années plus tard, mais c'est
la version originale qui sera jouée ce soir.
WOLFGANG-AMADEUS
MOZART (1756 - 1791)
Composés
à Salzbourg au début de 1772, les trois divertimentos, bien qu'écrits à
quatre parties, étaient destinés à être interprétés par un orchestre à
cordes.
Le genre du divertimento représente l'une des nombreuses facettes du
musicien universel qu'était Mozart. Ici, c'est le mondain, l'amuseur, le
divertissant, loin des inquiétudes métaphysiques de ses grands opéras ou de
son Requiem. Cette musique est vouée au plaisir de vivre l'instant présent
sans se soucier de l'avenir. Formé très classiquement de trois parties -
andante, allegro, presto - le divertimento" K 136 pour cordes en ré
majeur est cependant une musique de qualité, tant il est constant que
même dans ses compositions de commande ou de circonstance, Mozart prenait
grand soin de son écriture et réservait aux instrumentistes - ici les
violons - l'occasion de montrer leur savoir-faire. Ce divertimento fait
partie d'un ensemble de pièces pour orchestre que Mozart a composées en vue
de son voyage à Milan, à la fin de 1772.
Serge Sakharov débute ses études de musique en Australie à l'âge de huit ans. Après un séjour en Angleterre, il entre au conservatoire de Strasbourg où il obtient, en 1987, une médaille d'or. Il effectue ensuite l'essentiel de sa formation professionnelle auprès du grand violoniste et pédagogue G. Baynov, professeur à la Hochschule de Trossingen, en Allemagne. Puis il participe, en 1988, au Festival de musique du Schleswig-Holstein, sous la direction de Léonard Bernstein. En 1990, Serge Sakharov devient remplaçant soliste à l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg. Il se passionne aussi pour la musique de chambre et se produit dans différentes formations.
Véronique
Fuchs et Anne-Catherine
Dupraz-Strub se sont connues au Conservatoire de Strasbourg où elles
ont étudié le violoncelle avec M. Jean Deplace.
Véronique Fuchs s'est perfectionnée au CNSM de Lyon et, après avoir gagné
de nombreux prix, a été nommée violoncelle solo de l'Orchestre
Philharmonique de Strasbourg. Elle donnera en juin prochain la 2e partie de l'intégrale des Suites
de Bach pour violoncelle, initiée en 2011.
Anne-Catherine Dupraz-Strub se consacre à l'enseignement du violoncelle en
école de musique et à la musique de chambre au sein du Quatuor Ethos et
avec la pianiste Elizabeth Vinciguerra-Bigot ainsi qu'au projet
« Orchestre à l'école » avec l'Association La Boîte à Musique, à
l'école Ampère de Strasbourg.