descriptif des œuvres jouées

Concert de mars 2022
Les compositeurs et les œuvres

Joseph Haydn (1732-1809)
Né à Rohrau an der Leitha, en Basse Autriche, Joseph Haydn était d'origine très modeste. Il pénétra dans le monde musical par le chant, dans le chœur de la cathédrale de Vienne. Il reçut l'enseignement de Porpora en matière de chant et de composition puis, événement capital dans la vie de Haydn, en 1761, il entra au service des princes Esterhazy à Eisenstadt, puis à Esterhaza, palais pourvu de deux théâtres pour les scènes desquels il composera presque tous ses opéras et nombre de ses œuvres symphoniques et de sa musique de chambre. En 1781, il rencontra Mozart avec lequel il nouera une amitié durable.

Joseph Haydn a composé plus d'une centaine de symphonies de façon presque continue pendant près de quarante ans. La symphonie n°43 a été composée en 1771 et se rattache à la période « Sturm und Drang », avec un style passionné et des contrastes d'écriture parfois violents.

"Zoom sur" : La Symphonie N°43 Mercure en Mib Majeur, Hob. I:43
Comme pour bon nombre d'œuvres d'Haydn, on ne sait d'où vient le surnom Mercure.Celle-ci a été composée en 1771, en pleine période Sturm und Drang.Le Sturm und Drang (« Orage et Passion ») est d'abord un mouvement littéraire allemand pré-romantique prônant la supériorité des sentiments à la rationalité.Il deviendra un phénomène typiquement viennois dans la période 1768-1772, qui culminera dans les années 1770-1772.A noter que dans les dernières années 1760, le style de Haydn s'est consolidé. La structure en quatre mouvements des symphonies et les relations entre ceux-ci sont déjà maîtrisées.Le premier mouvement, Allegro, contrasté dans ses intentions, rappelle quelque peu la fougue de l'allegrode la symphonie n°7, les épisodes concertants et le clavecin en moins.L'Adagio et le Menuet passionnent moins. Bien que, dans la continuité qualitative de la période Sturm Und Drang, ils ne commettent aucune faute suffisante pour condamner la symphonie dans son intégralité.Le quatrième mouvement, Allegro, passe ainsi d'une introduction presque pastorale à quelques épisodes plus furieux. Le développement du second thème, puissant dès sa première lecture, exprime plus de fougue, avec silences et retours au premier thème régulièrement trompeurs.

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
En 1775 entre Avril et Décembre, Mozart a composé cinq concertos pour violon. Il résidait alors à Salzbourg et entretenait des rapports disons difficiles avec son employeur l'archevêque Colloredo . Il se sentait à l'étroit dans son statut de musicien de cour (c'est-à-dire domestique!). Alors, en plus des compositions obligées de par ce statut, il a écrit ces cinq concertos pour violon. Le quatrième, en ré Majeur, date d'octobre 1775. Tout le long de ce concerto, le dialogue entre le soliste et l'orchestre est très élégant : les thèmes se déroulent comme naturellement, le soliste se régale et l'orchestre lui répond. Les mouvements sont contrastés, et passent de la joie au rêve. Le Rondeau, suite de couplets/refrains, se termine dans une couleur sonore délicate.

"Zoom sur" : Le Concerto pour violon et orchestre n° 4 en Ré Majeur K. 218
On ne sait toujours pas pour qui furent écrits les cinq concertos pour violon que Mozart rédigea entre les mois d'avril et de décembre 1775 à Salzbourg. Si les premiers concertos montrent encore quelques faiblesses, les derniers révèlent une maîtrise déjà réelle du genre alors que Mozart n'a pas encore atteint vingt ans. La qualité des mélodies de l'orchestre, les vertus de dialogue des thèmes, révèlent un compositeur adulte, déjà sûr de ses choix. Le Concerto en ré montre un réel savoir-faire. Le premier mouvement, Allegro, est introduit par des formules de fanfare préludant à un premier thème gracieux. Un second élément, de nature ornementale, lui succède. Dès son entrée, le soliste orne les deux idées et montre quelque velléité de bravoure. Le développement assombrit le discours par une courte traversée dans les tons mineurs avant qu'une réexposition enchaînée de façon discrète, ne résolve les tensions accumulées.
L'Andante cantabile (chantant) est un mouvement lyrique privé de développement. Une mélodie doucement descendante, présentée par les violons, est reprise par le soliste puis se déploie progressivement avant de laisser place à un second thème, formé de motifs courts entrecoupés de brefs silences. La réexposition est couronnée par une cadence, elle-même enchaînée à une coda renouant avec le ton contemplatif des premières mesures.
Le troisième mouvement, Rondeau grazioso, est fondé sur une opposition de deux tempos (andante et allegro). Aux notes détachées et à la mélodie gracieuse de la section lente succèdent l'animation rythmique et les appoggiatures dynamiques de la partie vive. Le premier couplet est fondé sur un dialogue spirituel - un appel de l'orchestre auquel répond le soliste, dans un ton de conversation naturelle. Le second épisode développe les idées dans différentes tonalités avant de faire entendre un intermède original sur une mélodie de musette.

Edward Elgar (1857-1934)
Compositeur anglais né près de Worcester, Edward Elgar ne sera connu qu'à plus de quarante ans grâce à ses "Enigma Variations" pour orchestre et son oratorio "The dream of Gerontius". Il continue ensuite à composer de nombreuses pièces vocales dans la tradition de la musique chorale anglaise et de la musique pour orchestre. Ce n'est que plus tardivement qu'il s'intéresse à la musique de chambre. Il est imprégné de culture germanique et les musiques de Purcell et d'autres compositeurs anglais des XVIe et XVIIe siècles n'ont eu aucune influence sur son écriture. Malgré tout, il remit l'Angleterre en bonne place sur la scène musicale internationale. La Sérénade pour cordes fait partie des nombreuses pièces pour orchestre à cordes. Composée en 1892, son larghetto est le premier mouvement lent présentant des caractéristiques mélodiques typiques du compositeur que l'on retrouvera dans des œuvres plus tardives comme les Enigma Variations. On a écrit d'Elgar : "Toute l'œuvre d'Edward Elgar est une série de variations sur une mélodie qui était l'essence de son être". La sérénade était une de ses œuvres préférées.

 "Zoom sur" : La Sérénade pour cordes en Mi mineur, Op. 20.
La Sérénade est composée en mars 1892 et est créée cette même année en privé par la Worcester Ladies' Orchestral Class avec Elgar à la direction. La première représentation publique a lieu à Anvers, en Belgique, le 21 juillet 1896.
Elle resta l'une de ses œuvres préférées et il l'intégra dans l'un des derniers enregistrements qu'il fit pour Gramophone un an avant sa mort. Le premier mouvement "Allegro Piacevole" (piacevole = agréable) est à la fois doux et sombre. Un premier thème plus énergique laisse place à un autre plus lyrique, avant de revenir à la fin du mouvement. Ce sont les altos qui démarrent avec des rythmes pointillés qui réapparaissent régulièrement.
Le deuxième mouvement "Larghetto" révèle l'extraordinaire capacité d'Elgar à exprimer le lyrisme dans une élégie qui laisse augurer ses plus belles pages de musique. Dans ce mouvement, une longue introduction laisse place à un premier thème rêveur, puis à un deuxième dans le même esprit. Le premier thème revient alors plus énergique avant de laisser brièvement place à l'introduction qui clôture le mouvement.
Le troisième mouvement "Allegretto come prima" (come prima = comme le premier) commence avec un nouveau thème et se clôture avec celui du premier mouvement et ses rythmes pointillés joués par les altos.

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