descriptif des œuvres jouées
Concert de Noël - décembre 2018
Les compositeurs et les œuvres
Henry PURCELL (1659 - 1695)
Henry Purcell est l'un des
compositeurs les plus importants d'Angleterre. Issu d'une famille de musiciens
professionnels, il fut un créateur particulièrement précoce. Le nombre, la
qualité et la diversité des activités de Henry Purcell sont étonnants puisqu'il
est en même temps compositeur de la Cour, restaurateur d'instruments,
organiste, concertiste, professeur, théoricien et qu'il trouve encore le temps
de participer activement à la nouvelle vie musicale de Londres.
Henry Purcell a écrit de
nombreuses pages de musique instrumentale pour la scène, mais Didon et Enée est
son seul réel opéra. Le livret est tiré de l'Enéide de Virgile, avec quelques
variantes.
Au premier acte, Didon,
reine de Carthage est tombée amoureuse d'Enée, récemment débarqué sur ses côtes
en raison d'une tempête. Cet amour semblerait partagé et leur alliance pourrait
assurer une certaine prospérité à l'empire mais Didon n'ose parler de cet amour
à son peuple. Au deuxième acte, une sorcière se faisant passer pour Mercure,
messager de Jupiter, rappelle à Enée son devoir d'aller fonder une ville en
Italie. Celui-ci hésite, mais finit par décider de partir. Au troisième acte,
la rupture est consommée et Didon se donne la mort.
Air du premier acte
Ah ! Belinda, I am
prest with torment, not to be confort
Peace and I are strangers
grown
I languish till ma grief is
known
Yet would not have in
guess'd
Ah ! Bélinda, je suis
tenaillée d'un tourment que je n'ose confesser
J'ai grandi sans connaître
la paix
Je languirai tant que ma
peine ne sera connue
Et cependant, je ne
voudrais point qu'on la devine
Air du troisième acte,
lamentation et mort de Didon :
Thy hand, Belinda, darkness shades me
On thy bosom, let me rest
More I would, but death invades me
Death is now a welcome gues
When I am laid in earth
May my wrongs create no trouble in thy breast
Remember me but, Ah ! Forget my fate
Ta main, Bélinda,
l'obscurité pèse sur moi
Laisse moi reposer la tête
sur ton sein
Je voudrais parler
d'avantage mais la mort s'empare de moi
Et elle m'est déjà
bienvenue
Quand je serai couchée sous
la terre,
Puissent mes fautes cesser
de tourmenter ton cœur.
Souviens toi de moi mais Ah !
Oublie mon destin.
Dans la version jouée ce soir, les parties de chœur ont été arrangées pour l'orchestre par Pierre-André Dupraz.
Antonio VIVALDI (1678-1741)
Vivaldi est né à Venise et
fut initié au violon par son père, violoniste renommé de la chapelle ducale de
Saint Marc. Il travailla également sous la direction de Legrenzi, puis fut
orienté vers une carrière ecclésiastique mais dut y renoncer pour des raisons
de santé. Il fut nommé en 1703 professeur de violon, chef de chœur et maître de
concert au conservatoire de la Pièta. Ses activités de compositeur
l'obligeaient à s'absenter fréquemment mais ce fut par l'intermédiaire de la
Pièta, ensemble de haut niveau, que ses œuvres purent être diffusées. La
qualité des instrumentistes lui permit de composer pour des combinaisons
instrumentales variées de solistes, originales pour l'époque, qui se retrouvent
dans ses concertos. Vivaldi a joué un rôle considérable dans l'histoire du
concerto - il en a composé environ cinq cents, dont la moitié pour violon -
mais aussi dans l'évolution de la technique du violon.
Le concerto n°8 en la mineur pour deux violons fait partie de l'opus 3, l'Estro Armonico, recueil de douze concertos paru en 1711. Cet ensemble de pièces a tout de suite eu beaucoup de succès et six de ces concertos furent transcrits par Jean-Sébastien Bach.
L'air « Sposa son disprezzata » est un air initialement écrit par Giacomelli pour son opéra « Mérope » et repris par Vivaldi dans son opéra « Bajazet ». Le thème tourne autour du destin du sultan ottoman Bayezid I, fait prisonnier par le guerrier turco-mongol Tamerlan au début du XIV ème siècle .
Sposa
son disprezzata
Fida,
son oltragiata,
Cieli
che feci mai?
E
pur egl'è il mio cor, il mio sposo, il mio amor lamia speranza.
L'amo,
ma egl'è infedel, spero ma egl'è crudel,
Morir
mi lascierai? Mi lascierai morir?
O
Dio manca il valor
Valor
e la costanza
Epouse, je suis méprisée
Fidèle,
je suis outragée
Ciels
qu'ai-je donc fait?
Pourtant
il est mon coeur,
Mon
époux, mon amour, mon espérance
Je
l'aime mais il est infidèle, j'espère mais il est cruel
Me
laisseras-tu mourir?
Ô
Dieu il manque la valeur et la constance
Jean-Sébastien BACH (1685 - 1750)
C'est la célèbre rencontre, à Postdam, en 1747, entre
Bach et Frédéric II de Prusse qui est à l'origine de "l'Offrande
Musicale", le thème en ayant été fourni par le monarque.
Jean-Sébastien Bach improvisera devant le roi l'ensemble de l'œuvre et la
rédigera plus tard. Bach développe ici des canons
de deux à huit voix, des ricercares,
des fugues canoniques et une sonate en trio. Certaines pièces
sont écrites pour clavecin seul, et d'autres sur plusieurs portées. Ainsi, le
manuscrit du ricercare à 6 voix est écrit sur 6 portées, chacune
ayant sa clef correspondante, mais la partition ne précise pas la nature de
l'instrument qui doit exécuter la ligne mélodique. Ce type d'écriture est
également présent dans l'Art de la fugue, où les quatre voix ne sont pas
précisées. Bach concevait la musique autant comme un jeu d'écriture qu'un jeu
instrumental. Ce thème, proche de celui de l'Art de la Fugue, se retrouve
décliné dans les 13 pièces de l'ensemble, rassemblées artificiellement à partir
des écrits des fils de Bach. Le ricercare à 6 voix, morceau le plus élaboré et
comportant la signature B.A.C.H., est vraisemblablement la dernière pièce de ce
chef-d'œuvre.
La création de la version définitive aura lieu à Düsseldorf en 1853 avec un grand succès.
Riccardo BROSCHI (1698 - 1756)
Broschi est un compositeur
napolitain qui a écrit de nombreuses œuvres sacrées, un oratorio, des opéras
dont « Idaspe », créé à Venise en 1730 et d'où est tiré l'air célèbre
« Ombra fedele anchi io » chanté, lors de la
création, par son frère Carlo Broschi, dit Farinelli.
Ombra fedele anchi io sul margine di lete
Seguir vo l'Idol mio, que tanto adoro.
Che belle pace è questa à consolar sen resta il mio martoro
Moi aussi ombre fidèle sur les bords du Léthé
Je veux suivre mon idole que j'adore tant.
Quelle belle paix est-ce là qui s'en va consoler mon martyre.
Anton WEBERN (1883 - 1945)
Né à Vienne dans une famille aristocratique, Anton
Webern étudie la composition avec Arnold Schoenberg qui aura une immense
influence sur son style et se lie d'amitié avec Alban Berg. Il obtient son
diplôme en 1906 et compose une très grande quantité d' œuvres de
jeunesse. Son catalogue commence en 1908 avec sa Passacaille pour orchestre
mais, très rapidement, il va délaisser la tonalité pour s'engager dans des
compositions atonales. Avec Berg et Schoenberg, il fait partie de la seconde
école de Vienne et va créer, en 1924, sa première œuvre dodécaphonique, un
Kinderstück pour piano. Le dodécaphonisme
deviendra son unique technique d'écriture.
Langsamer satz, mouvement lent de quatuor, date de 1905 et fait partie de ses œuvres de jeunesse encore tonales.
Anaïs Havard, mezzo soprano
Née dans l'extrême nord de la France, elle est habituée à porter
le costume traditionnel de la Diva : le manteau de fourrure! Pour ceux qui
seraient horrifiés devant une telle barbarie, rassurez vous, elle met un point
d'honneur à ne porter que du synthétique ; car comme Brigitte, elle défend
corps et âme la cause animale ! Son cri, elle l'a nourrit au cours d'un long
voyage comme dans les rêves aborigènes traçant leurs pistes dans le désert grâce
à leurs chants. Elle passe de la Picardie à la terre des cigognes, porteuses
d'heureuses nouvelles. À peine le pied posé sur cette terre, elle découvre et
passe cinq années de sa vie dans un univers qui la ravit : l'Ecole des Arts
Décoratifs ! Elle s'intéresse passionnément aux correspondances entre
architecture sonore et compositions spatiales, DNSEP Design oblige. Son
regard se transforme alors en écoute et sa voix l'enflamme d'un désir chantant
: la Musique!
Changement de cap : le conservatoire et la faculté de musique, DEM et Master 2, où les sols riches de faune et de flore exacerbées s'entremêlent en un lyrisme foisonnant. Un chemin délicat, beaucoup d'émotions, offrant à la vue des horizons infinis !